Le musée zoologique, une des plus grande collection de France

Lauriane Masson et Laetitia Dieffenbacher
29 nov. 2017
4 min de lecture

“En parcourant les vastes galeries, l’imagination galope, le naturaliste se régale et l’enfant s’émerveille. Vous pénétrez dans un monde fascinant évoquant l’Arctique, l’Antarctique ou les Andes. Plus loin, rappelant d’autres lieux, des multitudes d’oiseaux, d’insectes, de tortues, de lézards, d’étoiles de mer, de kangourous…vous offrent un panorama riche et coloré de la diversité animale”

-tiré du site du musée zoologique de la ville de Strasbourg-

Le musée zoologique de la ville de Strasbourg, placé tout près du campus central, est un ancien bâtiment par lequel on accède depuis une porte en bois démesurée.

Une fois à l’intérieur, une grande girafe naturalisé nous accueille et nous annonce de par son réalisme l’univers dans lequel nous allons nous retrouver et les découvertes que nous allons faire. C’est à la fois avec une once de malaise de voir des animaux autrefois vivant et aujourd’hui empaillés mais également intrigués par la collection du musée à découvrir, que nous commençons notre visite.

Une visite captivante

C’est un musée très agréable à visiter si l’on est curieux et que l’on s'intéresse aux animaux en général. Ce musée contenant plus d’un million de spécimens fait partie des collections les plus riches de France. Chaque spécimen est accompagné d’une pancarte nous informant sur son nom, son nom scientifique ainsi que des indications pour savoir si cette espèce est en voie d’extinctions.

Les animaux sont très bien mis en scène et nous aide à en apprendre plus sur leur appartenance géographique. Cependant, le musée étant assez ancien, certaines vitres sont floues ce qui est vraiment désagréable, et les structures d’expositions sont assez basiques. Nous pensons qu’un réaménagement scénographique du musée sans pour autant en affecter son authenticité ne lui ferait pas de mal.

Ce musée contient une bibliothèque pour les plus intrigués et en soif de culture. Chaque livre est en rapport avec un ou plusieurs spécimens exposés et peut nous aider à en savoir beaucoup plus sur certains animaux.

Un héritage

mise en scène du cabinet de Jean Hermann

La collection du musée zoologique doit son existence à Jean Hermann, un professeur de botanique, de médecine et de philosophie. Il possédait un cabinet des histoires naturelles qu’il a constitué en 1862 contenant des pièces venant des quatre coins du monde.

A sa mort en 1800, son cabinet comprend 200 mammifères et 900 oiseaux et la ville de Strasbourg récupère son cabinet auprès de sa veuve pour environ 90 000 euros.

En 1818, Strasbourg installe cette collection dans de nouveaux locaux et c’est là qu’est né le musée d’Histoire naturelle. La collection du musée telle qu’on la connaît aujourd’hui s’est enrichie petit à petit en se déplaçant dans plusieurs locaux et en abordant plusieurs noms différents.

Aujourd’hui le musée zoologique rend hommage à Jean Hermann avec une mise en scène de son cabinet, au milieu de ses multiples spécimens.

Des spécimens venus du monde entier

Les végans et autres grands amoureux des animaux ne vont sûrement pas apprécier ce rassemblement d’animaux empaillés, mais détrompez-vous, vous ne trahirez pas vos valeurs en visitant ce musée. Ces animaux ont été empaillés avant que les lois de protection de la faune sauvage n’existent. C’est vers 1970 que les objets manufacturés en peau de crocodile, de python et d’anaconda tout comme les objets en ivoire, ainsi que les spécimens naturalisés ont été saisis par les douanes et remis aux musées plutôt que de les jeter. Le musée n’a jamais fait empailler d’animaux pour pouvoir enrichir son exposition, il les as tout simplement hérité de la collection du cabinet de Jean Hermann qu’il a ensuite enrichi grâce aux dons de particuliers ainsi que d’achats auprès de taxidermistes. C’est comme cela que le musée zoologique de Strasbourg détient une grande biodiversité venue du monde entier. Vous pourrez également remarquer que tous les animaux ne sont pas des vrais, certains sont des reproductions très réalistes.

Une pièce unique : le cœlacanthe

cœlacanthe du musée zoologique de Strasbourg

Au milieu des ours, des papillons et des bocaux, un gros poisson dans un aquarium attire notre œil, c’est le cœlacanthe, une des pièces dont le musée zoologique est fier suite à la rénovation de son système de conservation.

Ce poisson a été pêché le 13 juin 1967 dans l’Océan Indien sur l’île Grande Comores à 150m de fond. Il pèse 30,8kg pour 1m20 de longueur, et à été acquis par le musée en 1967 pour 152 euros.

Il a voyagé jusqu’à Strasbourg dans un cercueil doublé de zinc, emballé dans du tissu imbibé de formol. Il bénéficie depuis 2015 d’un nouveau liquide conservateur et d’un nouvel aquarium car l’ancien était non conforme aux normes ce qui aurait pu provoquer des risques de fuites et son liquide conservateur était nocif. Cette opération a nécessité la fermeture du musée ainsi qu’une évacuation du personnel, pendant cinq mois, le spécimen a obtenu des “soins” puis replacé dans la collection du musée dans un nouvel aquarium sur mesure avec un éclairage à LED.

L’exposition "un observatoire du monde"

Du 23 septembre 2017 au 25 février 2018 ont lieu les expositions “Laboratoire d’Europe” situés dans plusieurs musées de la ville de Strasbourg.

Cette exposition que l’on à pu voir dans ce musée était d’après nous comme le miroir du reste du musée.

“Laboratoire d’Europe” est une manifestation pluridisciplinaire en collaboration avec l’université de Strasbourg. Elle nous amène à redécouvrir les périodes historiques de 1880 à 1930, ou les productions et les échanges culturels fondent la singularité strasbourgeoise.

Dans le cadre du musée Zoologique, son but est de faire revivre des épisodes fondateurs de son histoire, porté par des hommes hors du commun.

“L'exposition présentée au Musée Zoologique offre une immersion à la fois dans la construction d'un musée et son évolution et dans la façon dont les savoirs en zoologie (et plus généralement les savoirs naturalistes) étaient construits et présentés au public entre 1880 et 1930. «Laboratoire d'Europe, Strasbourg, 1880-1930» a pour ambition de montrer comment la ville est alors devenue un laboratoire dans lequel pensées et formes nouvelles ont surgi des croisements et fécondations, voire oppositions, entre cultures allemande, française, et plus largement européenne.”