1993 : questionner le rêve européen au TNS

Lauriane Masson
13 mai 2018
3 min de lecture

C’est d’après le livre “Eurodance” écrit par Aurélien Bellanger que Julien Gosselin, metteur en scène associé au TNS, s’inspire pour créer la fameuse pièce de théâtre nommée 1993. Cette représentation sur les mythologies contemporaines de l’Europe se révèle assez impressionnante de par sa mise en scène que l’on pourrait définir comme chaotique qui allie à la fois un texte exprimé d’une manière violente et un jeu visuel hypnotisant.

A travers cette pièce de théâtre, les évènements qu’à subi l’Europe en 1993 sont abordé. Nous retrouvons notamment 3 évènements : la chute du mur de Berlin et le triomphe du libéralisme, la construction du tunnel sous la manche ainsi que les soirées Erasmus à Calais.

Ces évènements nous sont expliqués d’après le point de vue d’Aurélien Bellanger. L’auteur critique le triomphe du libéralisme lors de la chute du mur de Berlin, car cela conduit à la fin de l’Histoire d’après la thèse de Francis Fukuyama, en effet les populations ne peuvent plus avoir de combat véritable et se rabattent sur la consommation à outrance. L’auteur critique également les effets désastreux qu’à engendré la construction du tunnel sous la manche, car cette évolution technologique majeure à provoqué la crise migratoire de Calais. Pour finir, l’auteur nous explique que les soirées Erasmus seraient loin de l’idéal harmonieux que l’on se fait, car ces soirées sont souvent animées par la violence comme le sexe les drogues et l’alcool, ainsi que par l’incompréhension due aux différences de nationalité ainsi que le peu d’échanges.

Mais pouvons-nous vraiment critiquer la paix européenne, le développement des moyens de communication ainsi que les échanges entre les peuples ?

Les sens de la vue et le l’ouïe stimulés.

Lorsque nous sommes arrivés au théâtre, des bouchons d’oreilles nous ont étés proposés, une fois la pièce commencée nous avons compris pourquoi, car la mise en scène de Julien Gosselin à été faite afin de provoquer le plus d’effets possible sur les spectateurs. La pièce s’est déroulé en trois parties, tout d’abord les comédiens étaient tous en ligne, immobiles et s'exprimaient d’un rythme effréné, violent et choquant, ils se passaient la parole de manière extrêmement synchronisée tandis que de grands néons clignotaient derrière eux. Par la suite un nuage de fumée s’est diffusé dans la salle. Dans ce brouillard nous pouvions apercevoir les néons clignoter, ceux-ci étaient fixés sur des murs qui bougent ce qui à crée un aspect visuel assez dérangeant, ce jeu de lumières était accompagné d’une musique transcendante dont le volume était extrêmement fort.

Les sens de la vue et de l’ouïe sont tellement sollicités lors de cette partie de la pièce que le spectateur entre en phase de rêve et d’absence.

La dernière partie de la pièce est une reconstruction d’une soirée Erasmus en 1993, ces jeunes adultes sont regroupés dans un décors de fête tandis que la scène est filmée et projetée juste au dessus d’eux. Nous pouvons alors suivre ce qui se passe à la fois d’un oeil externe mais également d’un oeil interne, les scènes choisies par le metteur en scène étaient particulièrement dérangeantes et parfois glauques.

Une pièce de théâtre Strasbourgeoise

Nous avons été émerveillés par la synchronisation parfaite lors de leur prise de parole, leur jeu d’acteur nous coupaient le souffle, mais qui sont donc ces comédiens talentueux ?

Ce sont des artistes formés par l’école du Théâtre National de Strasbourg se prénommant le groupe 43, ces élèves ont été choisis afin de représenter cette pièce grâce à leurs talents mais également parce qu’ils sont tous nés en 1993 (entre 1992 et 1994). En effet, Julien Gosselin (associé au TNS depuis 2014) à trouvé cela judicieux de travailler la mise en scène jusqu’aux moindre détails.

Lors de la pièce nous avons pu remarquer également la présence d’un caméraman qui filmait la scène de la soirée Erasmus, nous avons étés étonnés par son talent et sa spontaneité, car il faut énormément de technique afin de pouvoir filmer en direct des plans parfait comme ceux-ci.

Cependant, la pièce ayant été créé et jouée par des artiste Strasbourgeois, il aurait été dommage de ne pas la partager. Des représentations ont eu lieux à Gennevilliers, Hambourg, Valenciennes, Liège ainsi que Lausanne.