Une exposition originale à la Laiterie.

Lauriane Masson
13 mai 2018
4 min de lecture

Qui n’est jamais allé voir un concert et qui n’aime pas leurs ambiance particulière? A travers cette exposition de photo, la Laiterie met en scène ses locaux afin de recréer cette ambiance joyeuse et énergique que l’on aime tant. C’est à travers cette visite des salles et des loges de la Laiterie que l’on découvrira les travaux de Philippe Groslier, Nathalie Fritz et Stefano Gioda.

salle de concert - La Laiterie, Strasbourg

La laiterie nous offre une double découverte, tout d’abord une exposition de photos et d’illustration mais également une visite de ses locaux !

La scénographie est assez recherchée et se base sur l’univers des concerts tout au long du parcours proposé aux visiteurs. C’est avec une musique de fond, une ambiance tamisée, des lumières d’ambiance colorées et du matériel électronique disposé furtivement, que l’on découvre les différentes photographies présentées sous forme de diaporamas ou imprimés. La laiterie dispose de deux salles de concerts, elle nous fait parcourir son bâtiment en nous présentant les loges, les salles ainsi que les coulisses. Le parcours est tellement fluide et bien agencé qu’on ne risque pas d’en perdre une miette, ce parcours nous fait comprendre la façon dont le bâtiment à été structuré et comment peut s’organiser un concert.

Les travaux des artistes ont eux aussi été mis en accord avec les différentes parties du bâtiment. Les photos de concert se retrouvent plutôt dans les salles de concerts, les autoportrait sont quant à eux disposé dans une des loges ou l’environnement sera plus intime, et les illustrations sont plutôt à la fin de la visite disposés dans le hall ou l’environnement sera vu de façon plus classique.

Philippe Groslier sait capturer les émotions.

Vu comme un “photographe de famille” selon la Laiterie, il est présent à tous les évènements organisés par l’Ososphère et le festival des Artefacts.

Combien de Strasbourgeois addicts d’évènement aussi joyeux que les concerts ont du le voir muni de son appareil photo, déambuler entre le public et la scène à se demander s'ils pourront un jour voir ses photos. C’est chose faite, photographe principal de cette exposition, nous pouvons enfin découvrir son travail et les captures surprenantes qu’il a fait.

Il a la qualité de savoir capturer les meilleurs moments en ajustant les angles de façon à ce que les personnes admirant ses photos aient presque l’impression de se retrouver dans la foule d’un concert. La façon que Philippe Groslier a d’allier dans ses photos les lumières et les couleurs de l’environnement avec le sujet fait son effet.

Ce photographe est également spécialiste des photos urbaines, ses images nous font redécouvrir la façon de voir les détails de la rue ou des bâtiments auxquels on ne prête pas attention dans la vie de tous les jours.

Les autoportraits de Nathalie Fritz

Faisant partie de la direction de la laiterie, cette photographe a eu l’occasion de travailler en collaboration avec Philippe Groslier. Son travail étant constamment en évolution depuis 2007, elle nous fait découvrir à travers cette exposition ses nombreux autoportraits, elle décrit son propre corps comme “disponible et infatigable” ce qui lui permet d’expérimenter plusieurs techniques de façon infinie. Ses photographies lui permettent de s’évader de la réalité et du quotidien pour laisser place à l’inspiration et la création. Son travail a connu une réelle évolution lorsqu’elle s’est consacré au rôle de modèle durant sa collaboration avec Philippe Groslier, elle le laisse gérer l’aspect technique de la photographie tandis qu’elle s’occupe plutôt de l’aspect esthétique et de la mise en scène. Elle utilise alors de plus en plus son corps comme un objet de travail neutre et graphique.

Ses photographies s’avèrent être très parlantes, une fois que le regard du visiteur se pose dessus celui-ci ne peut plus le lâcher. Nathalie Fritz joue beaucoup avec les lumières, et les contrastes, la forme que peut parfois prendre son corps sur les photos en intrigue plus d’un. De plus ses expressions sont toujours très neutres, on pourrait comprendre qu’elle tente de dissocier son corps de son esprit, en mettant son corps au stade d’objet à admirer et non au stade de personne.

La finesse des illustrations de Stefano Gioda

Petits et grands vont se régaler les yeux devant le travail de cet illustrateur turinois. En effet, une des particularités de son travail est l’hybridation de créatures zoomorphes, un homme chevauchant un poisson qui galope fera toujours rire les enfants. Cependant, son travail réalisé à l’aquarelle, l’encre de chine et un stylo donne un rendu assez réaliste et fin, ce contraste entre l'irréel des hybridations et le réalisme de sa technique peut intriguer fortement et parfois mettre mal à l’aise certaines personnes.

Ces illustrations dévoilent l’imposture de l’identité, Stefano Gioda travaille sur l’aspect anormal pour en expérimenter les interférences et la norme

Cet artiste ne travaille pas qu'en 2D, il reproduit certains de ses dessins en 3D, si vous avez l’occasion de visiter cette exposition vous pourrez voir une sculpture d’un papillon-pomme de pain.

Notre avis/impressions

“Un petit coup de cœur pour cette exposition, nous avons adoré pouvoir visiter le bâtiment jusque dans les loges, ce n’est pas souvent que l’on fait ça.

Si vous aimez les concerts et leurs ambiances, cette expo est incontournable !”

-l’équipe strasculture-